Le terrain de Saint-Pierre en Gallicante fut acquis en 1884 par le comte Amédée de Piellat, né à Vienne (Isère / France) en 1852 et décédé à Jérusalem en 1925 (inhumé dans le caveau de Saint-Pierre). Constructeur et bienfaiteur de l’hôpital français Saint-Louis, il achètera le terrain voisin pour y construire l’hôtellerie Notre-Dame de France, et sera l’agent immobilier de plusieurs congrégations.
Lors du premier pèlerinage de 1882 organisé par les Assomptionnistes, accompagnant mille pèlerins, le Fr. Liévin de Hamme, Franciscain, fit visiter sur les pentes du Mont Sion une grotte qui servait d’écurie pour un âne. Cette grotte, disait-il, aurait été celle dans laquelle saint Pierre était venu pleurer son reniement. Espérant y retrouver l’église Saint-Pierre, le Comte de Piellat acheta le terrain. Les fouilles autour de cette grotte n’ayant mis au jour aucune trace d’église, le Comte céda le terrain en 1887 aux Assomptionnistes afin d’y établir une ferme pour nourrir les pèlerins de l’hôtellerie de Notre-Dame de France, dont ils avaient commencé la construction. Tout en réalisant des plantations d’oliviers et de vignes, les religieux de Notre-Dame de France se mirent à faire des sondages sous la conduite du Père Joseph Germer-Durand (en photo ci-dessus). Celui-ci tint un journal des fouilles d’octobre 1888 à décembre 1911 (quatre cahiers totalisant 329 pages). C’est en poussant les recherches vers le Nord, par rapport à la grotte du Frère Liévin, que furent découvertes la Fosse Profonde et les traces des églises disparues.
Ces recherches ont permis de constater que quatre églises s’étaient succédées sur cet emplacement de la Maison de Caïphe.
Première église
Elle a été construite entre 457 et 460, probablement par l’Impératrice Eudoxie. Endommagée en 529 pendant la révolte des Samaritains, elle fut détruite en 614 par les Perses. L’impératrice Eudoxie construisit aussi les églises de Siloé et de Saint Jean-Baptiste, à l’intérieur des murs qu’elle fit rebâtir, et l’église de Saint-Etienne hors les murs.
Deuxième église
Elevée aux environs de 628, sans doute par l’abbé Modeste du Monastère Saint-Théodose, elle fut détruite en 1009 par le Calife Hakim.
Troisième église
Bâtie en 1102 par les Croisés, elle fut détruite en 1219 et remplacée par un oratoire, lui-même détruit entre 1293 et 1335.
Quatrième église
Elle a été édifiée entre 1924 et 1931 par le Père Assomptionniste Etienne Boubet, qui en a été à la fois l’architecte et le décorateur. Endommagée pendant la guerre de 1948, elle fut réparée mais véritablement restaurée et rénovée entre 1994 et 1997 par le Père Robert Fortin, Supérieur, et Monsieur Samir Kandah, architecte.