Ce pavé, estime le Père Joseph Germer-Durand, a.a., serait contemporain de celui de l’église. Les parties retrouvées permettent d’en apprécier l’âge et l’importance.
L’épitaphe inscrite dans la bordure comporte le nom d’Etienne : Ευτυχει Στεφανε (Adieu Étienne).
"On a retrouvé les fragments d’un petit sarcophage en porphyre vert sur la mosaïque.
Deux sandales rouges posées devant l’inscription ne suffisent pas à nous renseigner sur le défunt ;
mais nous savons que les sandales rouges faisaient partie des insignes impériaux.
Peut-être s’agit-il d’un personnage proche de l’impératrice Eudocie… Le luxe de ce tombeau, qui reste mystérieux, appelle quelques explications.
Le milieu du tableau représente une urne à godrons gardée par deux lions.
De l’urne s’échappe une colombe ; une vigne, sortant du vase en deux tiges puissantes, s’élève à droite et à gauche et dans ses branches, on aperçoit une gazelle poursuivie par un chien." (Père Germer-Durand).
L’allégorie de l’âme qui s’échappe des griffes de la mort.
A la lumière de plusieurs allusions bibliques, il est aussi possible d’interpréter cette mosaïque comme l’allégorie de l’âme qui s’échappe des griffes de la mort.
Il s’agit en effet d’une urne funéraire, d’où s’échappe l’âme sous la forme d’une colombe.
« Notre âme comme un oiseau s’est échappée du filet de l’oiseleur. » (Psaume 124, 7). La présence des deux lions, qui montrent leurs dents féroces, prêtes à dévorer, fait à la fois penser au psaume 22 et à l’histoire de Daniel :
« Sauve-moi de la gueule du lion. » (Psaume 22, 22). « Mon Dieu a envoyé son ange, il a fermé la gueule des lions et ils ne m’ont pas fait de mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui. » (Daniel 6, 23). Le chien qui poursuit une gazelle, est un chien de chasse ; c’est en effet un chien domestiqué puisqu’il porte un collier. La gazelle, tout comme la colombre, symbolise l’âme poursuvie par la mort.
« Alors comme une gazelle pourchassée… » (Isaïe 13, 14). « Dégage-toi, comme du filet la gazelle, ou comme l’oiseau de la main de l’oiseleur. » (Proverbes 6, 5). Une vigne sort du vase en formant quatre rinceaux qui portent quatre grappes de raisin ; c’est de la mort qu’a jailli la vie :
« Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8, 11). La vigne évoque aussi pour le chrétien la parole de Jésus, promesse de vie éternelle :
« Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit. » (Jean 15, 5). « Je vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jean 15, 16).